Le livre des métiers d'Etienne Boileau est très explicite sur la condition pour devenir tavernier :
"Tout cil pueent estre tavernier à Paris qui veulent, se il ont de quoi, par paiant le chantelage au Roy, les mesures au bourgeois et les crieurs".
"Toute personne peut devenir tavernier à Paris s'il le souhaite, du moment qu'il peut prouver auprès du Roi du Chantelage qu'il a les moyens d'acheter les mesures [de vin] aux bourgeois et de rémunérer les crieurs".
Il s'agit donc ici uniquement d'une question de moyen financier et de respect des droits commerciaux. Sous Charles VI, Paris est une ville agitée, où l'on complote énormément, entre camps opposés. En 1407, les taverniers sont autorisés à porter une épée en leur taverne. Preuve en est que ce ne devait pas
être un métier de tout repos !
Toujours est-il que les taverniers doivent avoir la fraude "dans le sang" pour que sans cesse dans les ordonnances royales on leur interdise de faire " mixtion de vins à autres " sous peine d'amende et de confiscation du vin. Le client va vite obtenir le droit, comme le crieur, de pouvoir suivre le tavernier dans son cellier, et voir de visu ce que ce dernier met dans le pot qu'il vient de lui acheter. Prudence est mère de sûreté dit-on - en tout cas elle fait le bon buveur !